Du 7 au 14 juin 2025, la ville de Marseille se transforme en véritable épicentre de la mode durable avec l’organisation de sa première Slow Fashion Week. Initiée par le collectif BAGA, cette semaine festive et engagée donne une voix aux créateurs qui repensent les codes de la mode, faisant la part belle à l’innovation textile et à l’éthique. En se basant sur l’utilisation de tissus recyclés issus des grandes maisons du luxe, cette initiative propose une vision renouvelée de notre rapport à la mode. Plusieurs événements, allant des défilés aux ateliers pratiques, invitent le public à repenser sa consommation au profit d’une mode plus responsable.
Le concept de Slow Fashion : Réinventer la mode
La Slow Fashion repose sur une philosophie de consommation réfléchie et responsable, en opposition à la fast fashion qui prédomine actuellement dans l’industrie textile. Ce concept réclame une prise de conscience des impacts environnementaux et sociaux liés à la mode. En effet, la mode rapide contribue à des pratiques dont les conséquences sont alarmantes : épuisement des ressources naturelles, pollution des eaux, et conditions de travail préjudiciables pour les ouvriers.
Marseille se joint à cette démarche mondiale grâce à la Slow Fashion Week, durant laquelle divers acteurs de l’industrie de la mode se réunissent pour partager leurs expériences, dévoiler leurs créations et sensibiliser le public. L’événement se révélera être un véritable laboratoire d’idées, où le but est de montrer que la mode peut être à la fois esthétique et éthique.
Les initiatives marseillaises en matière de mode durable
Le collectif BAGA, à l’origine de cet événement, regroupe une multitude de créateurs qui travaillent à la frontière entre créativité et responsabilité. Parmi eux, Charlotte Labigne, créatrice de la marque MARJ, illustre parfaitement cet engagement. Durant la Slow Fashion Week, elle présentera un pantalon confectionné à partir de tissus provenant des surplus de groupe tels que LVMH.
Cette pratique devient courante avec la promulgation de la loi Agec, qui interdit la destruction des stocks de textiles non utilisés. Au lieu de finir dans des décharges, ces matériaux trouvent une seconde vie entre les mains de créateurs passionnés.
Un programme riche et varié
Tout au long de la semaine, les visiteurs ont la chance de participer à de nombreux événements. Voici un aperçu des activités proposées :
- Des défilés de mode mettant en avant des collections réalisées à partir de tissus recyclés.
- Des ateliers pratiques pour apprendre à créer ses propres vêtements ou accessoires.
- Des conférences sur les enjeux de la mode durable, animées par des experts et des créateurs engagés.
- Des boutiques éphémères pour découvrir des pièces uniques issues de l’upcycling.
Focus sur certains créateurs marseillais innovants
La Slow Fashion Week est l’occasion de découvrir des talents marseillais qui se battent pour la durabilité dans la mode. Chaque créateur présente un univers riche, propice à la créativité.
Charlotte Labigne et sa marque MARJ
Valentine, stagiaire en couture, confectionne avec soin des pièces qui font la réputation de MARJ. Charlotte Labigne explique : « Nous utilisons des surplus de tissus provenant de grandes maisons pour créer des collections qui non seulement respectent la planète, mais qui sont également esthétiquement plaisantes. »
Le choix des matières est fondamental. Charlotte précise que son pantalon a été confectionné avec un tissu gris à petits carreaux, provenant de la marque LVMH. Ce recyclage témoigne d’une volonté d’innover tout en réduisant les déchets.
Jade Tekhil et sa collection Corps de mémoire
Jade Tekhil, qui a lancé sa marque il y a trois ans, utilise des fins de stock de grandes marques pour ses créations. Sa collection, Corps de mémoire, offre des tenues qui associent travail de plissé et tissus recyclés, témoignant ainsi d’une approche différente de la mode. « Cette robe a été créée à partir d’anciens shorts de sport, » raconte Jade, en mettant en avant un processus de création long et minutieux, incarnant une nouvelle philosophie de la mode.
Créateur | Marque | Utilisation de Tissus | Particularités |
---|---|---|---|
Charlotte Labigne | MARJ | Tissus de surstocks de LVMH | Pantalons stylés et éthiques |
Jade Tekhil | Corps de mémoire | Fins de stock de maisons de luxe | Créations uniques avec un travail de plissage |
Alexandre Valverde | PURRR | Tissus récupérés de natation | Maillots de bain adaptés à la danse |
Ateliers et conférences : Éduquer pour une mode responsable
Durant la Slow Fashion Week, un accent particulier est mis sur l’éducation du public. Des ateliers gratuits sont proposés, où chacun peut apprendre différentes techniques liées à la couture, la maroquinerie, ou même la création de bijoux. Ces moments interactifs permettent aux participants de devenir acteurs d’une mode responsable.
Le rôle des ateliers
Les ateliers offrent un cadre convivial et engageant, où les participants peuvent s’initier à la création. Que ce soit pour coudre sa propre pièce ou transformer un vêtement ancien en un accessoire tendance, ces moments de partage renforcent les liens communautaires autour de la mode durable.
L’échange n’est pas limité à la pratique, car des créateurs se déplacent pour discuter de leur parcours, de l’importance de l’éthique dans la mode et des enjeux écologiques actuels. Chloé Roques, co-fondatrice de la boutique vintage Digger Club et responsable de la communication de BAGA, explique : « Ces ateliers visent à rendre la mode accessible et à encourager chacun à réfléchir à l’impact de ses choix. »
Conférences pour un avenir éthique
Les conférences sont également au cœur de cette semaine riche. Divers experts, designers et activistes de la mode partagent leurs expériences et discutent des défis à relever. Parmi les thèmes : l’impact environnemental de l’industrie textile, l’importance de consommer local, et comment les créateurs peuvent innover tout en respectant l’environnement.
Thème de la conférence | Intervenant | Date et Heure | Lieu |
---|---|---|---|
Les enjeux de l’industrie textile | Charlotte Labigne | 7 juin, 14h | Salle des événements |
Consommer éthique aujourd’hui | Jade Tekhil | 10 juin, 10h | Atelier Digger Club |
Réinventer la mode avec des tissus recyclés | Chloé Roques | 12 juin, 17h | Centre culturel |
À la croisée de la mode et de l’art
Un des aspects les plus fascinants de la Slow Fashion Week est la collaboration entre la mode et l’art. Les créateurs locaux s’entourent d’artistes pour donner vie à des spectacles uniques, mêlant performances et défilés. Dans cette dynamique, des artistes marseillais viennent présenter des installations et des performances qui interrogent le rapport entre corps, vêtements et durabilité.
Performances et défilés
Les performances artistiques sont intégrées aux défilés de mode. Par exemple, Alexandre Valverde, avec sa marque PURRR, a choisi d’inviter des danseurs de pole dance pour performer dans ses créations. « C’est avant tout un choix de soutenir une forme d’art tout en présentant des pièces qui répondent à des motifs de danse et de mouvement, » déclare-t-il.
Cette fusion entre mode et art permet d’engager différemment le public. Plutôt que de simplement observer, les spectateurs sont invités à ressentir et à réfléchir sur la manière dont ces créations interagissent avec leurs corps et leurs émotions.
Marseille, une ville créative
Marseille s’affirme comme un véritable laboratoire créatif. La ville est le terreau où se côtoient artisans, artistes et innovateurs, tous mobilisés autour d’une vision commune d’une mode responsable. Cet événement marque un tournant dans l’histoire de la mode à Marseille, et pourrait bien inspirer des villes similaires à travers le monde.
Performeur | Création Présentée | Éléments Collaboratifs | Date |
---|---|---|---|
Alexandre Valverde | Maillots de bain PURRR | Dancers de pole dance | 9 juin |
Charlotte Labigne | Pantalons MARJ | Artistes locaux | 11 juin |
Jade Tekhil | Robe Corps de mémoire | Performances artistiques | 13 juin |